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"L'enfance est le puits de l'être." Gaston Bachelard
26 novembre 2021

INTRODUCTION au sujet de Jacques Brel

 

                   Dans le cadre du mouvement des droits civiques aux États-Unis, l'État de l'Illinois a permis à des familles afro-américaines de s'installer dans des quartiers résidentiels jusqu'ici réservés aux blancs. C’est dans ce cadre que Norman Rockwell représente, en 1967, dans New Kids in the Neighborhood, également intitulé Moving In, (= contextualisation et présentation) deux groupes d’enfants se faisant face, un groupe de trois enfants de couleur blanche qui scrute un frère et une soeur de couleur noire, manifestement en train d’emménager dans le quartier (= description). En mettant entre les mains des enfants des gants de base-ball, le peintre laisse entendre que les enfants, contrairement à leurs parents, ne vont pas tarder à sympathiser avec les nouveaux arrivants. (= interprétation) Autrement dit, c’est grâce à eux que le racisme, qui semble inexorable tant il est ancré dans la culture américaine, pourra être effacé. (= lien avec « écrit » au sens de fixé) // Telle semble être une des interprétations de ces paroles que chante Jacques Brel quelques années plus tard : « L’enfance, c’est ce qui n’est pas écrit ». (= citation) Le compositeur définit l’enfance, aussi bien en tant que période de la vie - dont les bornes sont, selon les oeuvres au programme, la naissance et la douzième année - qu’en tant qu’état d’esprit, par ce dont elle est dépourvue temporairement ou définitivement : être écrite. L’écrit est à entendre comme le contraire de l’oral et de la parole, comme la mise en mots sur un support tangible. En ce sens, l’enfance pourrait être dite mais non figée en mots définitifs. Par ailleurs, l’expression « c’est écrit » renvoie à une assimilation de l’existence humaine à un livre sur lequel une entité supérieure aurait rédigé à l’avance ce qui allait advenir à l’individu. Ainsi, « ce qui n’est pas écrit » correspondrait à ce qui n’est pas prévisible mais reste indéterminé. (= analyse du sujet) Ainsi, le sujet proposé à l’étude peut se comprendre de trois manières différentes : d’une part, la période de l’enfance ne pourrait pas être mise en mots, d’autre part elle serait celle de tous les possibles car l’enfant constituerait un réservoir de potentialités, et enfin l’esprit d’enfance consisterait à déjouer les attentes, à emprunter des chemins de traverse, à s’aventurer audacieusement vers l’inconnu, même une fois l’âge adulte atteint. Il s’agit de s’interroger sur la liberté de l’enfance et sur la possibilité de lui rester fidèle en la mettant en mots ou en l’orientant. (= synthèse de l’analyse et problématisation) Ainsi, dans quelle mesure est-ce trahir l’enfance que de la figer ?

             Nous verrons dans un premier temps, à la lumière d’Emile ou de l’éducation de Rousseau, des Contes d’Andersen et d’Aké, les années d’enfance de Soyinka, (= oeuvres au programme) que l’enfance est associée à l’ouverture et à la liberté. Toutefois, la tournure négative de la citation laisse entendre un désir de figer l’enfance, qu’il s’agira de comprendre. Enfin, nous porterons notre réflexion sur les risques inhérents au fait de renoncer à écrire l’enfance. (= annonce du plan)

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